Copé, les 35 heures, et 2012

Depuis la fin de l’été, Jean-François Copé a entamé un rapprochement plus qu’étonnant – détonnant – avec le chef de l’Etat, Nicolas Sarkozy. Dans l’optique de 2012, le patron des députés UMP s’est lancé dans une véritable campagne médiatique. Dimanche, il a de nouveau avancé son pion. Pour se faire bien voir du locataire de l’Elysée, qui décidera prochainement de son sort, Jean-François Copé a  ressorti du carton la question des 35 heures. Une stratégie loin d’être anodine, à dix-huit mois de la présidentielle.

« Je pense que ce débat doit être mis sur la table. Encore une fois, ça n’a pas de sens de dire travailler plus si l’on dit pas en même temps travailler mieux » a-t-il martelé sur iTélé-Le Monde-France Inter-Dailymotion

En s’attaquant à ce qui reste de la loi sur les 35 heures, Copé anticipe. Il s’adjuge là un futur axe de la campagne présidentielle de 2012. Lui qui ambitionne prendre la tête de l’UMP pour influer sur le cours de la campagne présidentielle, fait le pari d’une très probable candidature de la première secrétaire du PS, Martine Aubry… mère de la loi sur les 35 heures.

Après s’être laissé tenter par une stratégie de différenciation, le patron des députés UMP, Jean-François Copé, revient dans le sillage du chef de l’Etat pour préparer l’échéance de 2012.

Il sait pertinemment que la Maire de Lille reste fragile sur ce sujet encore contesté par une partie des entrepreneurs et des patrons. Que le moment venu, c’est sur ce terrain que devront se porter les premières attaques.

Jean-François Copé se place ainsi dans le débat. Tout en affichant à Nicolas Sarkozy sa loyauté, il lui fait signe de la pertinence d’une éventuelle attaque ad hominem de la fille de Jacques Delors. Le Député-maire de Meaux (Seine-et-Marne) souhaite accompagner son ancien adversaire vers un second quinquennat. Qui aurait cru cela possible, voici quelque mois ?

L’ensemble des échotiers politiques a cru bon deviner que Copé priait pour voir la gauche ravir l’Elysée en 2012. Afin soi-disant d’exister comme opposant jusqu’en 2017. Il faut dire qu’un dévouement à l’actuel locataire de l’Elysée n’était pas envisageable, comme son adoubement paraissait hautement improbable. Envoyé au charbon sous Chirac pour contrer les offensives de Sarkozy, Copé s’était rebiffé contre plusieurs projets élyséens depuis 2007. Par cette impulsion d’idées divergentes, il a alimenté le débat jusqu’à se rendre au final indispensable au chef de l’Etat…

Aujourd’hui, il pourrait ainsi être récompensé en décrochant ce sacro-saint poste à l’UMP. Une façon de continuer à être influent, alors que l’activité à Matignon et au Parlement risque de décroître au fil que se rapproche le scrutin présidentiel. Mais Jean-François Copé n’est pas le seul à afficher son ambition en cette rentrée politique : Alliot-Marie, Borloo, Baroin, Fillon, Lagarde, Bertrand… Pour autant, il est l’un des mieux placés.

Souvenez-vous, dans votre transat au mois d’août dernier, alors que la classe politique émergeait tout juste de la torpeur estivale, quand Jean-François Copé revendiquait outrageusement le secrétariat général de l’UMP.
Aujourd’hui, il est placé. Bien placé. Loin d’être le plus sarkozyste de tous, il apporte des idées neuves à travers sa différenciation, désormais modérée.

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